Premiers contacts

RougeJe ne sais plus exactement qui a contacté qui.
Qui a lancé la funeste demande d’ami.
Mais ça ne m’étonnerait même pas que ce soit moi.
J’étais tellement sous le charme.
Intriguée par le personnage.
Littéralement subjuguée par son mystère.
J’ai voulu creuser un peu plus loin.
Plonger un orteil dans l’eau pour tâter la température.
Je me suis longtemps crue sans excuse pour avoir moi-même couru au désastre.
Et pourtant…
Je suis tombée dans le puits.

Tout débute sur un mensonge.
Il me pose la situation initiale comme telle :

  • On se plait
  • On a tous les deux des familles mais elles ne sont pas obligées d’en souffrir (oui, je sais, on y reviendra) si on « sait gérer »
  • La vie est courte (Il me l’a joué rescapé du cancer donc c’était VRAIMENT l’occasion d’en profiter. De plus, ça lui fournissait certainement de quoi soulager sa propre conscience – ou plutôt – de se décharger de toutes responsabilités dans cette infidélité. Ben oui. C’est pas sa faute, c’est jamais sa faute, ça ne PEUT PAS être sa faute)
  • MAIS il m’attendra…

Dans les faits, il a rongé son frein pendant deux semaines avant de me déclarer, catégorique, qu’il me « ferait l’amour avant la fin du mois ».
On ne se voit qu’une fois par semaine au sport… Je suppose qu’il devait avoir un objectif de « rentabilité ».

La temps du plan B
Très vite… Il a eu un « plan » pour nous.
La carotte. Le graal.
Je le disais dans un précédent article, il lui a fallu trois semaines pour que je sois la femme de sa vie, qu’il me dise « je t’aime », que ses bonnes résolutions volent en éclats et qu’il me demande de l’épouser.
Je me suis un peu fichue de lui au début…
Lui ai fait remarquer que c’était trop rapide, etc.
Pour finalement tomber dans le jeu.

Honnêtement… On pourrait me taxer de malhonnêteté. Je ne broncherais pas.
J’étais restée sur le plan de départ.
Ce qu’il ne savait pas, c’est que j’avais DÉJÀ tout l’amour que je voulais. J’étais déjà aimée, désirée.
J’avais déjà promis ma vie à quelqu’un d’autre.
Et, OUI, même si ça paraît un peu difficile à croire, j’aimais déjà quelqu’un d’autre…
(On aura l’occasion de reparler des raisons qui ont fait que je me suis quand-même laissée embarquer là-dedans plus tard)
Et pourtant…
J’ai dit oui quand-même.
Je n’aurais rien pu lui refuser.
Je voulais tellement lui plaire, tellement être conforme à l’idée qu’il avait de moi, coller au plan qu’il avait pour moi…
Je lui ai mentis.
Ok, j’ai menti à un menteur, mais…
Ça restera mon plus grand regret.
Pas vis à vis de lui dont je me cogne profondément mais, tout simplement parce que JE NE SUIS PAS CE GENRE DE FILLE.
Je ne suis pas menteuse.
Je ne suis duplice.
Je ne suis pas infidèle.

Ce mec avait ce pouvoir là sur moi.
Je ne lui reconnais aucune intelligence particulière (même si il se vante de son gros QI comme du reste […] )
Par contre, il a ce pouvoir, celui de révéler ce qu’il y a de plus noir et de plus dégueulasse en moi.
De remonter la vase.
Brasser la boue.
J’ai lu plusieurs témoignages de victimes qui déploraient de s’être vues mises plus bas que terre.
Ce n’est pas le cas pour moi.
J’ai honte de m’être mise à son niveau.
D’avoir valu, pendant un moment, autant que lui : absolument rien.

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Encore un mensonge

En perpétuel décalage…
Durant toute cette relation, nous serons en perpétuel décalage :

  • Moi dans la sincérité – lui dans le mensonge
  • Son image publique – son image privée
  • Son discours – ce qu’il fait réellement

On parlait de la « poudre aux yeux » dans un autre article et, dans mon cas, c’est précisément de cela dont il s’agit.
Il annonçait énormément de choses : « on va faire ci » , « aller là », « aller faire du sport ensemble », « je vais faire X heures à tel marathon sportif », « devine ce que je vais te faire mardi », « tu me manques trop, voyons-nous en dehors du club », « déjeunons ensemble », … ÉNORMÉMENT DE « PROMESSES » qui se vautreront invariablement.
Un peu comme si le fait de multiplier les invitations et les intentions, les rendaient « vraies ».
Si il propose, ça suffit. Le travail est fait. Il est content.
Témoignages d’affection : check !
Il s’investit dans telle ou telle chose ? S’inscrit à tel ou tel défi sportif ?
Il se désistera.
Vous devez vous voir ?
Il désistera.
Peu importe puisque, pour lui, la proposition était un effort suffisant.
Et si vous lui en faites la remarque ?
Il aura toujours une bonne excuse.
Si l’histoire se répète ?
Il aura une meilleure excuse – entendez par là, une excuse inattaquable – du genre « ma mère a eu une rechute », « mon frère a eu un accident de voiture », « mon fils est malade »,… Mais ça ne sera jamais de sa faute.
Et si vous avez quand-même l’audace de protester ?
Au mieux : la culpabilisation
« Snif snif snif, j’y suis pour rien, pourquoi tu doutes de moi ? »
Au pire : la culpabilisation
« Mais arrête avec tes sautes d’humeur. J’y suis pour rien. Je veux pas subir ta mauvaise humeur pour quelque chose que je n’ai pas voulu »

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YOU are the vilain !

 

PAUSE MUSICALE
C’est étrange, je n’sais pas ce qui m’arrive ce soir
Je te regarde comme pour la première fois

Encore des mots toujours des mots,
les mêmes mots
Je n’sais plus comment te dire
Rien que des mots
Mais tu es cette belle histoire d’amour
que je ne cesserai jamais de lire

Des mots faciles,des mots fragiles
C’était trop beau
Tu es d’hier et de demain
Bien trop beau
De toujours ma seule vérité
Mais c’est fini le temps des rêves
Les souvenirs se fanent aussi quand on les oublie
Tu es comme le vent qui fait chanter les violons et emporte au loin le parfum des roses

Caramels, bonbons et chocolats
Par moments, je ne te comprends pas
Merci, pas pour moi
Mais tu peux bien les offrir à une autre
qui aime le vent et le parfum des roses
Moi, les mots tendres enrobés de douceur
se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur
Une parole encore

Paroles, paroles, paroles
Ecoute-moi
Paroles, paroles, paroles
Je t’en prie
Paroles, paroles, paroles
Je te jure
Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles encore et encore des paroles que tu sèmes au vent

Voilà mon destin te parler,
te parler comme la première fois.

Encore des mots toujours des mots
les mêmes mots
Comme j’aimerais que tu me comprennes
Rien que des mots
Que tu m’écoutes au moins une fois
Des mots magiques, des mots tactiques qui sonnent faux
Tu es mon rêve défendu
Oui tellement faux
Mon seul tourment et mon unique espérance
Rien ne t’arrête quand tu commences
Si tu savais comme j’ai envie d’un peu de silence
Tu es pour moi la seule musique qui fait danser les étoiles sur les dunes

Caramels, bonbons et chocolats
Si tu n’existais pas déjà, je t’inventerais
Merci pas pour moi, mais tu peux bien les offrir à une autre qui aime les étoiles sur les dunes
Moi, les mots tendres enrobés de douceur se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur
Encore un mot, juste une parole

Paroles, paroles, paroles
Ecoute-moi
Paroles, paroles, paroles
Je t’en prie
Paroles, paroles, paroles, que tu sèmes au vent.

(Le clip est kitsch mais les paroles sont… Troublantes)

Les montagnes russes
Pendant des mois, il a soufflé le chaud et le froid.
Entre amour fou et indifférence.
Sans prévenir.
J’ai perdu une énergie dingue à maintenir cette relation à l’état de grâce du début, à décrypter ses sautes d’humeur, à lui chercher des excuses, à le plaindre, à le consoler,…
SANS JAMAIS Y TROUVER AUCUN RETOUR
La réalité a longtemps été trop dure à accepter.
J’avais trop investi. J’avais trop risqué là-dedans pour admettre la sinistre supercherie :

  • Ce mec est, au mieux, un menteur compulsif, au pire un malade mental dangereux,
  • Il ne m’aime pas, il n’aime que lui (et encore… Je suis même pas sûre),
  • Notre relation n’existe pas,
  • Tu t’es faite avoir par un connard. Toi… Intelligente, brillante et non dépourvue d’esprit critique…

Alors, ok, j’ai la satisfaction personnelle de ne pas avoir cru jusqu’au bout à ses salades.
De ne pas m’être projetée dans une vie avec lui.
Et c’est peut-être ce qui me sauve du désespoir que j’ai pu voir et lire chez certaines autres.
Mais bordel…
Qui est ce mec pour me traiter comme ça ?
Personne ne mérite de tomber sur un manipulateur narcissique comme lui (je n’ai pas le déplaisir de connaître les autres).
Personne.
Je ne te laisserai plus jamais le loisir de me faire du mal…

PS : Cet article est la suite de celui-ci : https://callmeseraphine.wordpress.com/2015/06/02/bonjour-tout-le-monde/

5 réflexions sur “Premiers contacts

  1. Bonsoir Séraphine,

    Ca fait maintenant une heure que je lis les articles de ton blog, reconnaissant une partie de mon histoire avec un PN. Mariée et enfants aussi (idem pour PN), et, si cela n’avait été grâce à une amie, je n’aurais jamais ouvert les yeux sur ce type… J’ai évité le pire, même si le pire n’est apparemment pas prêt de me lâcher.

    Mais ce qui m’interpelle le plus dans cet article, c’est la manoeuvre d’approche du PN. OUI, moi aussi, il m’a fait le coup de « on doit protéger nos familles, et nos situations respectives (boulot, distance géographique entre nous) limitent de beaucoup les risques. OUI, il m’a fait une variante de la vie est trop courte: « on a tous les deux besoin de vibrer ». Mais surtout, surtout, il m’a aussi sorti LA phrase qui résonne encore en moi (et qui parfois me fait peur): « je t’attendrai ».
    En lisant ton article, je crois que ma mâchoire est restée décrochée de consternation et d’horreur pendant 10 bonnes minutes. Tous les mêmes, tous les mêmes et y’en a marre. Le clou ? L’usage du qualificatif « troublant » après Paroles, paroles. Lui aussi l’a usé jusqu’à la corde… Si j’avais eu 1€ à chaque fois, je serai riche… Au lieu de ça, moi aussi, j’ai été idiote.

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  2. Bonsoir Thelxinoë (quel joli pseudo!),

    Rhalalalalalala…
    Je ne peux pas dire qu’il y a des situations pires que d’autres mais, vraiment, ajouter l’infidélité à une relation avec un PN a été un calvaire pour moi.
    Entre culpabilité (je pense à ma famille mais aussi la sienne?! même si je dois y penser plus que lui), la perte d’identité et des repères, la honte, le silence,…
    Il y a de quoi devenir folle.
    Ton témoignage me touche beaucoup parce qu’on en ressent la souffrance. Toujours vive.
    Et les regrets…

    Voyons les choses sous un autre angle.
    Personnellement, j’ai de hautes attentes concernant l’amour. Vraiment haute.
    C’est peut-être aussi ton cas…
    Ce mec s’est présenté à moi en cochant tous les critères de perfection auxquels j’aspirais.
    MAIS JE NE POUVAIS PAS SAVOIR QUE C’ÉTAIT UN LEURRE.
    On se sent idiote, a posteriori, parce qu’on en a fait la cruelle expérience.
    Aurions-nous fait la même erreur en toute connaissance de cause ?
    Je ne crois pas.
    🙂

    C’est facile d’être dure avec soi-même, et ça m’arrive encore de me fustiger, bien entendu…
    Mais est ce qu’on ne peut pas s’accorder le fait qu’on avait pas toutes les cartes en main ?
    Qu’il jouait contre nous depuis le début ?

    On a été, peut-être, temporairement aveuglée par un mirage (ce qui ne fait pas de nous des idiotes, naïves, peut-être, pas idiotes :p) MAIS on a ouvert les yeux et démontré une volonté certaine de s’en sortir.
    Ce n’est pas un comportement d’idiote.
    C’est un réflexe de battante !
    On ne laissera pas le pire arriver…
    Je suis vraiment, vraiment de tout cœur avec toi car je sais que le chemin est semé d’embuches pour les personnes dans notre situation.
    Enfin, je pense que chaque ami bien intentionné est un bien précieux.
    Garde la précieusement, ton amie, et… Débarrasse-toi du superflu… Si je puis dire
    🙂

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  3. Merci Séraphine pour ta réponse (et mon pseudo) 🙂

    Je pense qu’on pourrait presque retourner ta remarque et dire que le pire de l’infidélité, c’est avec un PN. Parce qu’alors on est vraiment dans une double impasse, comme face à deux murs. D’un côté tu ne peux pas/ne veux pas confier ton adultère à ton mari pour ne pas briser ton couple, et de l’autre, le PN utilise tes remords, tes doutes et ta culpabilité contre toi et s’en repaît… Je ne me serais jamais crue capable d’être infidèle… sauf avec le PN, ce qui prouve l’étendue de sa manipulation sur moi.

    Oui, il a été particulièrement fort pour me présenter un personnage qui correspondait exactement à ce que je fantasmais. Je me suis même leurrée en croyant que je l’avais intimement cerné… Que nenni, c’est juste lui qui a été d’une clairvoyance inquiétante pour adopter le masque que je recherchais. J’ai en souvenir une conversation où il m’expliquait son parcours professionnel, et moi de lui répondre, quelque peu surprise; « oh tiens, moi, c’est exactement pareil ! ». Je crois que cela a été mon premier signe que quelque chose clochait… A l’époque je n’ai pas su le lire. Alors naïve, oui, c’est certain, je l’ai été, et lui m’a aveuglée avec mes rêves de jeune fille (ça a aussi fait écho en moi, quand tu disais revivre tes 16 ans). Chose facile pour lui, qui avait été mon prof de lycée (oui, c’est du mirage manipulateur sur le long terme)…

    Le superflu a viré de ma vie il y a un peu plus d’un mois. Chose pas si compliquée à réaliser en théorie, vu que je suis quasiment absente des réseaux sociaux (en pratique, je lutte encore contre moi-même et cette stupide addiction). En attendant, j’ai l’immense chance de pouvoir me raccrocher à mon mari, mes amies et les témoignages des blogs pour que le no contact soit un succès. Tu as raison, voyons les choses sous un autre angle: le positif de cette mésaventure est qu’elle aura remis de l’ordre dans mes priorités de vie, et de savoir ce qui était vraiment précieux à mes yeux.

    Merci encore pour ton mot. Je te souhaite à toi aussi un chemin hors PN le moins possible semé d’embûches, et que tu trouves la force de surmonter les obstacles qui se viendraient se dresser dessus. 🙂

    Aimé par 1 personne

  4. « Le positif de cette mésaventure est qu’elle aura remis de l’ordre dans mes priorités de vie, et de savoir ce qui était vraiment précieux à mes yeux »

    Tout pareil…

    Même si, finalement, accepter ma propre infidélité (étrange formule) a été plus difficile que de quitter mon PN. Je me suis assez écœurée de lui pour rompre de ma propre initiative.
    Je crois que, mensonge après mensonge, mon mari a repris ses droits sur mon cœur.
    Entre la malice de l’un et la patience d’archange de l’autre…
    Comment hésiter quand tu vois les choses dans sa vérité toute nue ?

    Je te crois sincèrement quand tu dis que tu n’aurais pas pu être infidèle avec quelqu’un de « normal », dirons-nous. Il faut vraiment vivre ce genre de relation pour mesurer la manipulation, la ténacité, la toxicité mais aussi l’absence d’âme de ces personnes…

    Je te souhaite une reconstruction paisible (aussi paisible qu’elle puisse être en tous cas)
    😉
    Plein de courage… Et plein de bonnes ondes !

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